L’agence de détection des tendances Soon Soon Soon s’est penchée, pour le compte du salon Equipmag sur les nouveaux profils de consommateurs mais aussi sur l’offre émergente et innovante du retail. C’est un décryptage de ces nouvelles communautés, de leurs aspirations et de leur manière de consommer.
L’alter shopper ou « norm-core »
Le successeur du hipster. Il est féru des circuits alternatifs, adepte du « do it yourself » et guette l’impression 3D. Pour lui, acheter ne relève pas du plaisir mais d’un besoin. Les marques devront lui faciliter l’acte d’achat au maximum, en ciblant la partie fonctionnelle.
Ses dadas ? Mobiliser sa communauté pour soutenir les commerces de proximité, acheter des prototypes en magasin ou privilégier le partage à l’achat.
Exemple : Construire ses meubles en open-source
OpenDesk.cc une plateforme web qui propose des plans de meubles dessinés par des designers ainsi que des instructions pour les monter, le tout en licence libre. Il suffit d’acheter les matières premières chez l’ébéniste du coin (recensé sur le site) et de se retrousser les manches.
L’Emo-shopper
Addict de l’effet whaou, l’Emo-shopper (12 % de la population) cherche à vivre un moment intense, un moment inoubliable. Il voit dans la consommation une occasion de plaisir et d’expérience inédite, riche en émotions.
Aimant être surpris, l’Emo-shopper est à la recherche des boutiques univers qui l’immergent dans un monde bien loin de son quotidien. C’est lui encore qui va chercher des nouveaux moyens de paiement comme payer avec un sourire comme cela c’est déjà vu dans certaines opérations de communication.
Pour Soon Soon Soon, l’Emo-Shopper peut se révéler être un très bon ambassadeur pour une marque ou une enseigne, si celles-ci lui ont permis de vivre un moment agréable ou inédit.
60% des 18-24 ans et 55% des 25-34 ans partagent cette idée et avouent qu’ils sont séduits par les enseignes leur faisant vivre de bons moments. Il adore les « boutiques-univers », où il est transporté loin de son univers et fournit le gros des bataillons de client des pop-up stores.
Ce qu’il adore ? Faire du shopping en boutique mais 100% automatisé ; retrouver l’ambiance de son magasin lors de son achat en ligne ; regarder une vidéo et acheter la tenue du héros grâce à une fonctionnalité disponible ou Siroter un expresso tout en faisant réparer son vélo !
Exemple : Le Café Vélo le premier vélo-café entièrement dédié à l’univers du deux-roues. Ouvert à Grenoble, ce bar propose une pause gourmande et bio pendant qu’on répare votre vélo !
Le vigi-shopper ou « watcher »
C’est le profil qui concerne le plus grand nombre de Français. 35% de consommateurs s’identifient à lui, selon l’étude. Ses caractéristiques ? C’est un consommateur attentif et scrupuleux. Ses critères de choix pour faire ses achats ? La sincérité d’une marque, avant tout, et la relation de confiance qu’il noue avec l’enseigne, d’autant que la qualité sanitaire ou la traçabilité des produits sont au cœur de ses préoccupations.
Un profil qui influence son comportement d’achat : il vérifie au moyens d’application smartphone, par exemple, les infos à connaître avant d’acheter ; il consulte les conseils de sa communauté au préalable, là encore grâce aux outils modernes et aux réseaux sociaux.
Exemple d’application utilisée par le « Watcher » : Tellspec
Analyser ses aliments avant de les acheter. Tellspec est un device qui fonctionne comme un Shazam alimentaire : il suffit de le pointer vers un produit pour qu’il indique les résultats de l’analyse spectrométrique de celui-ci.
Le slow-shopper ou « careshopper »
Il est amoureux des petits producteurs, du bio, des circuits courts… Ce consommateur averti respecte les principes environnementaux et sociaux, sans sombrer toutefois dans le militantisme, même s’il descend du « bobo ». Il ne cherche ni garantie, ni transparence : il est en quête de sens, souligne l’étude. Pour le séduire, les marques peuvent proposer de transformer son acte d’achat en acte « zen », et de faire de son séjour en magasin un moment de sérénité.
Il adhèrera ainsi à l’agriculture urbaine et locale (cueillette de fruits…) ou à une expérience détachée des intrusions publicitaires.
Exemple : Faire disparaître les informations superflues
Selfridges, grand magasin londonien, a donné au mouvement antipub une application concrète. Dans le cadre d’une opération intitulée « No-noise», tous les logos ont provisoirement disparu de ses étalages, afin de favoriser une expérience de shopping détachée des intrusions publicitaires.